LES GESTES
– Le temps est venu ? M’interroge Mitsi
– De quoi ? Lui dis-je étonnée
– Mais de partir, me répond Mitsi tout aussi étonnée
– Tiens, tu veux partir à un endroit précis sans me le dire ? dis-je
– Mais si, tu sais où aller, continue Mitsi toute aussi insistante
– Ah bon ? Et où dois je aller ? lui dis-je de plus en plus intriguée
– Et bien là où il t’est nécessaire ce jour, me réponds Mitsi
– Comment cela ? Si la question est compréhensible Mitsi où tu m’en dis de trop et pas assez ! Lui dis-je
– Là, nous ne pouvons pas te répondre, reprend Musca, seule toi le sais,
– Mais qu’est ce que vous avez ce jour vous êtes mystérieux, voir inquiétants aujourd’hui ? Leur dis-je
– Tout voyage en toi est. Tu sais ce que tu as à faire pour aller d’un point à un autre dans la vie de tout le jour, celle que tu appelles matérielle, continue Musca. Là il s’agit de toi à toi, de la rencontre de toi à toi
Et je réponds de suite par : Mais je n’ai pas le temps de faire une méditation,
– Ah les humains, j’aime quand vous tournez en rond ! Là aussi, c’est un voyage et une rencontre de soi à soi. Quand tu pars vers un lieu, pour faire ce que tu as faire d’humain, tu pars où en toi, aussi qu’en fais-tu ? M’interroge Musca
– Je me disais que derrière toute cette interrogation, il y avait bien d’autres choses, dis-je
– Non pas des choses, c’est de toi que nous parlons, précise Mitsi
Tu fais bien des choses, travailler, faire la cuisine, là tu le fais en conscience, du moins, autant que tu le peux. Mais quand tu vas d’un endroit à un autre, toujours dans ton monde d’humain, dis moi où vas-tu exactement dans ta tête ? Comment procèdes tu ?
– Eh bien je sors de chez moi, je monte dans la voiture et je me dirige vers cet endroit pour faire ce que j’ai à faire …. Ce n’est pas vraiment la réponse que tu attendais me semble-t-il ? Dis-je
– En fait, c’est presque ça. Le début est bien mais la fin : pas terrible, comme tu le dirais, reprend Musca.
Je poursuis mon explication par : La fin de quoi ? Je fais ce que j’ai à faire, je prends le temps de regarder, d’observer, en douceur, en conscience quand je demande un renseignement à quelqu’un pour être au présent et présent à lui ou elle. Ce n’est pas la bonne réponse ?
– Toute réponse est juste, tu le sais. Mais je m’en doutais, il manque un bout, finit par dire Mitsi
– Un bout ? Au bout de quoi, lui demandant étonnée,
– Un bout de ton être qui va et vient, continue Mitsi
– Je connais une chanson dont le titre est « ça s’en va et ça revient », dis-je en riant
– Maîtresse, un peu de sérieux, reprend Musca. Quand tu fais les choses, tu es bien concentrée, soit en le faisant, soit en te connectant, nous le voyons bien. Mais quand tu voyages, tu ne le fais pas. Ne proteste pas, nous te suivons là où tu vas.
Maintenant écoute bien : tu vas prendre ta voiture. Là tu penses, tes pensées t’accompagnent dirons-nous, puis tu vas monter dans la voiture, tu t’y installes et ainsi de suite ; mais que fais-tu de ton temps et de ton être dans ce que je viens de décrire? Cela est du vide, vide de sens, non pas dans l’ordre des choses, ni dans le matériel, puisque tu prends une voiture pour aller d’un lieu à un autre. Mais toi, que ressens-tu ? Qu’est ce que ton corps envoie comme signaux ? Es-tu à l’écoute ?
– Tu laisses la porte au vide, poursuit Mitsi. Le vide de tes pensées, utiles ou non, le vide des gestes vide de sens, de précisions, d’effets. De vide de tout puisque ton esprit est ailleurs.
Tu laisses la place à la routine, au machinal, au vite fait bien fait « parce que je suis en retard au travail. »
Le bout de faire les choses dans la matière, même si cela est une routine sans fin, doit être fait en conscience. Parce qu’à chaque pas, chaque geste, tu amènes de l’intention, une intention du geste et donc de la vie dans ce geste. Sinon pourquoi faire un geste sans vie ? Cela est inutile et fatiguant pour toi, finit Mitsi
– Ah oui ! Tout de même, je vois bien. Le fait de mettre de l’intention est une énergie positive dans le but d’amener un mouvement portant une vibration vivante. Ceci apporte aussi un but à chaque geste et non le faire par habitude qui, par ennui, cesse d’exister, dis-je
– Oui tu as fort bien compris, conclut Musca. Le fait de faire ce geste, même si il est indique chaque jour, sera différent chaque fois et t’évitera d’entrer dans la routine. La routine fait que ton esprit s’endort pour laisser la place à des pensées non constructives, de sens sans énergie. Donc plus de routine car chaque même geste ou mouvement peuvent être fait dans la multitude de la différence apportant ainsi vie dans ton geste, ta posture, ton corps et tout autour de toi.
Alors où vas tu ?
– Eh bien, je sors ! Je vais fabriquer de la bonne énergie positive !
– A tout à l’heure ! me disent mes chats
Mitsi et Musca ©2022août